Deux feuillets du Coran bleu
Raqqada, Kairouan, Tunisie
Musée des arts islamiques
About Musée des arts islamiques, Raqqada
Seconde moitié du IVe siècle de l’Hégire (Xe siècle J.-C.)
Rutbi 196
Vélin teint à l’indigo, enluminé.
Oblong, 31 x 41 cm, 15 lignes
Fatimide
Très probablement fabriqué à Kairouan qui était, à cette époque-là, un grand centre de production livresque.
Deux feuillets tirés d'un coran unique, écrit en coufique doré comportant les sourates XXXI, Luqman (verset 34) et al-Sajdah (XXXII, “La prosternation”, versets 1 à 3). Des analyses préliminaires ont établi que l'indigo utilisé pour la teinture a été importé d'égypte ou des Indes, pays avec lequel le commerce commençait à se développer à partir du IVe siècle H (Xe siècle J.-C.). La dorure a été collée au parchemin grâce au blanc d'œuf. L'écriture, compacte, est dépourvue de toute marque diacritique pour les voyelles, les lettres ne sont pas pointillées. Le titre de la sourate est contenu dans une bande dorée consistant en plusieurs petits motifs floraux, attachés à une palmette dorée d'arabesques fleuries et projetée vers la marge. La division entre les versets est indiquée par des fleurons argentés qui ont noirci sous l'effet de l'oxydation. Contrairement à ce que soutiennent certains historiens de l'art, les différents feuillets de coran copiés sur du vélin bleu et actuellement éparpillés dans plusieurs musées et collections dans le monde ne proviennent ni de Mashhad en Iran, ni d'Espagne ; ils appartiennent tous au Coran bleu de la bibliothèque de la Grande Mosquée de Kairouan. Ceci est confirmé par la similitude de leurs dimensions, le nombre de lignes, l'écriture et la dorure.
View Short DescriptionDeux feuillets appartenant à un coran unique : le Coran bleu, écrit en coufique doré. Ils comportent les sourates “Luqman” et “al-Sajdah”. Les différents feuillets du coran, copiés sur du vélin bleu et actuellement dispersés de par le monde appartiennent tous au Coran bleu de la Grande Mosquée de Kairouan.
La calligraphie coufique, sobre et encore archaïsante, s'apparente à l'écriture d'autres corans bien datés du IVe siècle H (Xe siècle J.-C.) de l'ancienne bibliothèque de la Grande Mosquée de Kairouan. Ceci est corroboré par l'étude paléographique de ce coran réalisée par l'historien de l'art M. Bloom ; celui-ci a démontré que la calligraphie des lettres est d'origine maghrébine et qu'il peut être daté du IVe/Xe siècle, peut-être même de la seconde moitié.
Après l'abolition de la fondation des habous en Tunisie, la Bibliothèque nationale récupère ce coran en 1967. En 1983, il revient à Kairouan, au Centre de la civilisation et des arts islamiques de Raqqada. Il est exposé depuis 1986 au Musée des arts islamiques de Raqqada.
Par les mêmes travaux de l'historien de l'art M. Bloom.
De Kairouan à Carthage (catalogue d'exposition), Tunis, 1995, p. 41.
Mourad Rammah "Deux feuillets du Coran bleu" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=object;ISL;tn;Mus01;2;fr
N° de travail MWNF : TN 02
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