Tourbet el-Bey
Dans la médina, rue Tourbet el-Bey, Tunis, Tunisie
Vers 1191 de l’Hégire / 1777 J.-C.
Husseinite
Ali Bey II, fils de Hussein ben Ali.
La nécropole (tourbet) des beys abrite les tombes de quatorze des dix-neuf souverains husseinites qui régnèrent sur la Tunisie de 1707 à 1957. Le monument abrite également les dépouilles des membres de leur famille ainsi que celles de quelques privilégiés parmi leurs ministres et serviteurs fidèles. Le complexe s'organise autour de deux cours, reliées entre elles par une succession complexe de salles à coupoles, résultant d'agrandissements successifs réalisés au fur et à mesure des besoins.
De l'extérieur, le monument s'impose par sa façade en pierres appareillées, taillées dans le grès coquillé de couleur ocre que viennent interrompre, à rythme régulier, des pilastres. Ces pilastres, ainsi que des entablements en pierre claire, se détachent de la masse ocre et présentent des motifs floraux de style italianisant, sculptés en bas relief.
L'actuelle porte d'entrée est tardive, elle donne sur un premier vestibule et précède une deuxième porte plus ancienne inscrite sous un arc outrepassé garni d'un encadrement en marbre bichrome. Après un deuxième vestibule, on atteint la cour à portiques où dallage, encadrement de portes et fenêtres, colonnes et chapiteaux sont en marbre blanc de Carrare en Italie.
La salle ouest, la plus importante, abrite les tombes de beys du trône, c'est-à-dire ceux qui ont effectivement régné.
De plan carré de 15 m de côté, le tourbet reproduit, malgré ses dimensions réduites, le plan de la mosquée ottomane classique. Une grande coupole centrale, légèrement bulbeuse, est soutenue par quatre grands piliers cruciformes. Elle s'appuie sur quatre demi-coupoles sur les côtés et quatre coupolettes aux angles. La décoration intérieure allie parfaitement l'influence italienne aux traditions locales. En effet, les parties inférieures des piliers et des murs jusqu'à une hauteur de 2,50 m sont couvertes de panneaux de marbre polychrome où l'ocre et le grenat dominent sur les parties hautes des murs, tandis que les calottes des coupoles sont revêtues de plâtre sculpté. La salle abrite treize tombes de bey recouvertes de dalles de marbre abondamment ornées de motifs en bas relief. Cet ornementation s'échelonnant sur un siècle et demi permet l'étude de la sculpture sur marbre tant sur le plan stylistique que technique.
Sur le côté opposé de cette cour ouvre la salle des princesses, couverte de coupoles à pendentifs, revêtues de plâtre sculpté. Les murs offrent une riche panoplie de carreaux. Les uns, de provenance locale, reproduisent les panneaux à mihrab du quartier Quallaline de Tunis, d'autres sont importés d'Italie et d'Espagne.
Autour du deuxième patio datant de 1299 H / 1852 J.C. s'ordonnent trois salles. Celle qui occupe le côté sud retient l'attention par sa coupole ovoïde de 18 x 5 m. Sa couverture en plâtre sculpté présente des motifs d'une extrême finesse réalisés en noir, se détachant sur un fond lisse.
Outre son intérêt architectural, cette nécropole offre l'un des plus importants ensembles d'inscriptions funéraires. Toutes les tombes portent des stèles datées, différentes selon que le défunt est un homme ou une femme. Les tombes de femmes portent deux plaques aux extrémités dont l'une, côté tête, est gravée. Sur celles des hommes se dresse un cippe du côté de la tête, couronné d'un turban ou d'un fez sculpté dans le marbre. La première forme étant antérieure à la réforme du costume dictée par la Sublime Porte en 1828-1829, réforme qui substitue le costume occidental au caftan et remplace le turban par le fez ou la chéchia à gland.
C'est la nécropole des beys de Tunis. Elle abrite les sépultures de la famille princière husseinite et celles de quelques privilégiés parmi leurs ministres et serviteurs fidèles. Le complexe s'organise autour de deux cours, reliées entre elles par une complexe succession de salles à coupoles résultant d'agrandissements successifs. Les tombes creusées dans le sol sont recouvertes de marbre orné de motifs en bas relief au-dessus desquels se dressent des colonnes prismatiques gravées d'épitaphes et surmontées d'un couvre-chef, lorsque le défunt était de sexe masculin.
Ben Achour, M. E. Z., “Tourbet el-Bey”, revue IBLA, Tunis, 1985, t. I, pp. 45, 84.
Ben Mami, M. B., Les Tourbas de Tunis, Tunis, 2004.
Marçais, G., L'architecture musulmane d'Occident, Paris, 1954.
Mohamed Béji Ben Mami "Tourbet el-Bey" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2024. 2024. https://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;tn;Mon01;12;fr
N° de travail MWNF : TN 12
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